Faisant face à des vents contraires persistants à la fois dans les domaines de la politique et de l’économie, les trois indices Liv-ex – Liv-ex 50, Liv-ex 100 et Liv-ex 1000 – ont tous reculé en 2019. Le Liv-ex 50, qui suit les performances tarifaires des Premiers crus, est celui qui a le plus souffert avec -3,6 %, tandis que l’indice de référence du marché des grands vins, le Liv-ex 100, a baissé de 2,5 %.
Pour mettre en perspective la performance des grands vins, le graphique ci-dessous compare l’évolution des indices Liv-ex 100 et Liv-ex 1000 à celle des actions mondiales. Bien que les indices des grands vins aient été relativement stables sur l’année, ces derniers ont réalisé une bien moins bonne performance que les actions mondiales, la baisse des taux d’intérêt ayant creusé l’appétit des investisseurs pour le risque. Hong Kong, importante source de demande en vins fins, se distingue d’ailleurs avec la modeste performance de l’indice Hang Seng. Nous savons en effet que cet indice ainsi que l’indice composite de Shanghai sont à la dérive depuis le printemps dernier.
Comparaison des indices Liv-ex avec les actions mondiales
En termes de performances régionales, sachez que c’est la Bourgogne qui a vu le prix de ses vins chuter le plus. Dans notre bilan 2018, nous suggérions d’ailleurs qu’un « frein serait bientôt mis à l’essor inexorable de la Bourgogne ». Comme discuté dans notre rapport de janvier intitulé La Bourgogne – Sous le feu des projecteurs, les prix des vins de la région avaient déjà commencé à « montrer une volatilité accrue – signe souvent précurseur d’un revirement de tendance ». L’indice Burgundy 150, qui avait atteint un record historique en décembre dernier en surclassant les actions mondiales et l’or, a ainsi été l’indice le moins performant tout au long de l’année, totalisant un recul de 7,3 %. L’indice Bordeaux 500, de son côté, a enregistré un déclin plus modeste avec -2,5 %.
Le Champagne 50 et l’Italie 100 sont les deux seuls indices régionaux à avoir progressé en 2019, avec respectivement +2,2 % et +4,6 %. Dans nos deux rapports précédents, Champagne : un marché sans bulles et Les grands vins italiens : passé, présent et futur, nous avions exploré en détail la position de ces deux régions sur le marché. L’évolution des prix sur l’année écoulée reflète l’attention accrue des professionnels et des critiques – la force de la marque, l’héritage, une série d’excellents millésimes et des points d’entrée sur le marché comparativement bas se sont combinés pour détourner l’attention des acteurs du marché des seuls Bourgognes et Bordeaux. De plus, la Champagne et l’Italie sont les deux seules régions qui ne sont pas concernées par les nouveaux droits de douane états-uniens de 25 %, et elles ont déjà tiré profit de ce statut particulier.
Évolution des sous-indices du Liv-ex Fine Wine 1000 sur l’année en cours
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