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Le nouveau visage du Piémont : un aperçu de son marché secondaire

By March 18, 2021Francais

Piedmont

« Au cours des deux dernières décennies, le Piémont est devenu l’une des régions vinicoles les plus dynamiques du monde. […] Pandémie ou pas, l’intérêt pour le Barolo et la région du Piémont n’a jamais été aussi marqué. » – Antonio Galloni, Vinous

La demande croissante pour les vins du Piémont, à laquelle A. Galloni fait référence, s’est reflétée dans l’évolution du marché secondaire de la région.

Historiquement, le Piémont a toujours été la meilleure sous-région italienne sur le plan de la performance des prix. Ses meilleurs vins ont connu au long terme une croissance significative de leurs prix et ont toujours constitué la majorité des plus fortes hausses sur le marché italien.

Mais la part de marché du Piémont a toujours semblé modeste par rapport à celle de la Toscane, en partie en raison des volumes de production plus faibles et des moindres liquidités disponibles. Combinant qualité, volume et image de marque, les Super Toscans sont depuis longtemps considérés comme les porte-drapeaux de l’Italie sur le marché secondaire.

Un changement de tendance commence toutefois à se dessiner. Le Piémont connaît une augmentation des échanges, l’élargissement de l’offre attirant des acheteurs réguliers.

À ce jour en 2021, la part de marché du Piémont représente 43,4 % de la part de marché totale de l’Italie, alors qu’elle n’en représentait que 11,4 % en 2015 par exemple. Le nombre de vins distincts échangés (LWIN11) a atteint un niveau record en 2020 avec 708 unités, après une augmentation de 653 % en cinq ans, tandis que le nombre de transactions a augmenté de 181 % par rapport à 2019 – la précédente année record.

Au niveau des communes, c’est Barolo qui a principalement contribué à l’augmentation de la part de marché du Piémont. Jusqu’à présent cette année, l’appellation a capté 73 % du marché piémontais, le Barbaresco accaparant l’essentiel du reste (26 %), comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.

Le Piémont est souvent comparé à la Bourgogne en raison des caractéristiques similaires de rareté et d’exclusivité. L’appellation Barolo, avec un peu moins de 2 000 hectares, soit une superficie comparable à l’appellation Côte de Nuits en Bourgogne, en est le parfait exemple. Les petites quantités produites et la demande mondiale ont entraîné des hausses de prix impressionnantes pour certains de ses vins – de +200 % à +400 % – ce qui a contribué à la croissance de la part de marché du Piémont en valeur.

Depuis début 2020, le millésime 2016, acclamé par la critique, constitue 39 % de la part de marché de l’appellation Barolo. Dans un récent rapport, Antonio Galloni remarquait d’ailleurs que ceux « qui ont la possibilité d’ajouter des 2016 à leur cave doivent absolument saisir l’occasion, tellement ce millésime est magique. »

Le millésime 2017, qui suit apparemment de près 2016 en termes de réputation, va probablement stimuler encore davantage les échanges de Barolo, et par extension la croissance du marché des vins piémontais. Pour A. Galloni, il y a « beaucoup de choses à aimer dans les vins de 2017 », car il s’agit d’« un superbe millésime pour s’offrir quelques bouteilles supplémentaires des meilleurs Barolos, là où les années qui suscitent encore plus d’engouement ne nous permettent pas de le faire ».

Six des dix vins piémontais les plus échangés en valeur depuis le début de l’année sont de Barolo, les autres étant de Barbaresco. Les grands noms du Piémont comme Giacomo Conterno, Gaja et Bruno Giacosa dominent la liste, mais des acteurs moins connus font également parler d’eux sur le marché secondaire. Vietti, Luciano Sandrone, Roberto Voerzio, Ceretto et Domenico Clerico comptent ainsi parmi les producteurs les plus recherchés et ont à ce titre connu un volume d’échanges constant.

Comme nous l’observions en 2019 dans notre rapport détaillé sur l’Italie, le Piémont était déjà bien dans la ligne de mire des acheteurs à l’époque. Aujourd’hui, deux ans plus tard, il apparaît encore plus clairement que la région est à l’avant-garde de l’essor du marché secondaire italien.