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Comment Liv-ex entend appliquer sa méthode d’évaluation de la « juste valeur » à la campagne des primeurs Bordeaux 2018

By March 27, 2019Francais

La méthode Liv-ex de la « juste valeur » constitue une approche pertinente de la tarification des vins. Elle utilise une analyse de régression pour établir le degré de corrélation entre les prix et la qualité d’un vin. Elle permet également d’estimer la juste valeur d’un vin en se basant sur le score des critiques et les millésimes déjà présents sur le marché. Lorsqu’il existe une corrélation (R2) entre les scores et les prix de plus de 50 %, la courbe de tendance suggère la « juste valeur » du vin pour le millésime considéré.

La valeur de R2 (0 % à 100 %) détermine dans quelle mesure les points reportés sur le graphique sont proches de la courbe de régression définie. Plus R2 est grand, plus la courbe de régression (ou « courbe de tendance ») passe près de ces points. En termes statistiques, R2 indique dans quelle proportion la variation de prix est imputable à la différence des scores. Par exemple, les prix du Haut Brion ont toujours été fortement corrélés (91 %) avec les notes de Robert Parker (2006 – 2012) et de Neal Martin (2013 – 2017), comme le montre le graphique ci-dessous.

La méthode de la « juste valeur » procure davantage de rigueur dans la façon d’évaluer le prix d’un vin par rapport à l’ancienne méthode qui consistait à se concentrer sur les changements de prix, année après année. En effet, lorsque le prix d’un vin, par exemple, augmente d’une année sur l’autre, il n’en reste pas moins sous-évalué si sa qualité est réellement exceptionnelle. Nous faisons l’hypothèse que tous les vins finiront avec le temps par être proposés à un prix proche de leur juste valeur. Bien souvent, mais pas toujours, les vins les plus sous-évalués fournissent les meilleurs retours sur investissement à mesure que les prix sur le marché secondaire se rapprochent de la « juste valeur ». Les vins les plus surévalués procurent au contraire le plus mauvais retour sur investissement. Nous étudions cela plus en détail dans notre rapport, Bordeaux 2018 — des vins avidement positionnés, qui sera d’ailleurs publié demain.

Qu’est-ce qui détermine la qualité ? La référence aux notes des critiques

Cette année, les tableaux que nous établirons lors des primeurs comporteront les notes de Robert Parker (millésimes 2005 à 2012), de Neal Martin (millésimes de 2013 à 2017), ainsi que la moyenne des notes de Lisa Perotti-Brown, Antonio Galloni et James Suckling pour le millésime 2018. Nous expliquons pourquoi ci-dessous.

Robert Parker, qui s’est retiré des dégustations en primeur en 2015, est sans aucun doute le critique qui influe le plus sur les prix des vins bordelais. Ses notes pour les millésimes avant 2012 montrent toujours la plus étroite corrélation avec les prix de marché de Liv-ex, et ce bien que nombre de ces vins aient été depuis redégustés (et réévalués) par d’autres critiques.

Conformément aux résultats d’une étude récente conduite par Liv-ex, Neal Martin est le critique préféré de nos marchands membres depuis le départ de R. Parker, dont il est le successeur désigné. Toutefois, pour des raisons de santé, N. Martin ne participera pas aux dégustations des Bordeaux 2018 qui auront lieu en avril prochain. Nous utiliserons néanmoins les notes qu’il a attribuées (publiées sur Wine Advocate et Vinous) comme indicateur de la qualité des millésimes de 2013 à 2017.

Concernant les sorties de cette année, nous utiliserons une moyenne des notes de Lisa Perrotti-Brown, Antonio Galloni et James Suckling. Chacun de ces critiques a en effet démontré sa capacité à influencer le marché. Les membres de Liv-ex peuvent retrouver les notes individuelles et leur corrélation avec les prix de sortie à partir de notre outil d’analyse Bordeaux 2018.

Nos « références aux notes des critiques » tiennent donc compte à la fois de l’influence perpétuelle de Parker et du visage changeant de la critique viticole. Notre but est de simplifier le processus de tarification des vins du millésime 2018, à un moment où les acheteurs et les marchands peuvent ne plus trop savoir à quel critique se fier.

Dans nos articles de blogue, afin de fournir un contexte large et équilibré qui permet de mieux appréhender les nouvelles sorties, nous nous référerons également aux opinions d’autres critiques clés, comme Jane Anson, Jancis Robinson et James Molesworth.

Comment tarifer les vins en primeur à l’aide de la méthode la « juste valeur » ?

Notre analyse peut être utilisée pour estimer la « juste valeur » d’un vin simplement en regardant le prix indiqué par la courbe de tendance en fonction de la note. Cependant, le marché s’attend à ce que les sorties primeurs soient tarifées au-dessous de la ligne de tendance, car l’achat de vins en primeur comporte plus de risques que l’achat de vins physiquement disponibles.

Dans le cas de certains vins, l’âge a plus d’influence sur le prix que la note. Ceci s’explique généralement par le fait que les acheteurs recherchent alors une exposition à une marque en particulier, en étant prêts à payer un supplément en fonction de l’âge. Les prix des Beychevelle, par exemple, sont plus étroitement corrélés à leur âge (70 %) qu’à leur score (23 %), ce qui suggère que l’âge est ici le facteur qui détermine le prix.

Suivez nos analyses

Tout au long de la campagne, nous publierons des articles au sujet des principales sorties sur la page Insight de notre site internet. Vous pouvez également consulter les notes clés des critiques ici et les principaux tarifs ici.

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