Pour faire suite à l’article de la semaine dernière, Retour sur les Bordeaux 2010 : 10 ans après, nous allons aujourd’hui analyser les tendances haussières et baissières au sein de l’indice Bordeaux 500.
En moyenne, les vins qui entrent dans la composition du Bordeaux 500 ont très peu vu leur prix évolué depuis leur sortie il y a 9 ans. Toutefois, quelques vins ont tout de même enregistré d’importantes chutes ou hausses de prix, et nous allons voir lesquels ci-dessous.
Hausses de prix
Parmi les cinq vins dont les prix sont les plus montés, trois proviennent de la Rive gauche (Petit Mouton, Pape Clement, Beychevelle) et deux de la Rive droite (Le Pin, Lafleur). En moyenne, les vins de la Rive gauche ont été initialement proposés au prix de 1 564 £ les 12 bouteilles de 75 cL, soit un prix inférieur de 76 % au prix de sortie moyen des vins de la Rive droite (6 293 £). Pourtant, la Rive droite a connu de meilleures performances en termes de hausse de prix moyenne (+10,6 %) que la Rive gauche (+5,9 %).
Dans l’ensemble, le Le Pin 2010 est le vin qui a réalisé la meilleure performance. Sorti au prix ex-Londres de 18 000 £ les 12 bouteilles de 75 cL, ce vin s’échange maintenant dans les mêmes quantités pour 32 000 £, soit une hausse de prix de 78 %.
Il semblerait cependant que les options à « meilleur rapport qualité/prix » aient été privilégiées par les acteurs du marché : les dix vins initialement commercialisés à moins de 1 000 £ la caisse ayant enregistré une hausse de prix moyenne de 19 %. À l’opposé, les 40 vins restants dans la composition du Bordeaux 500, sortis à un prix supérieur à 1 000 £ la caisse, ont eux enregistré une baisse de prix moyenne de 1 %. Les 10 vins parmi les « meilleurs rapports qualité/prix » à avoir enregistré les plus fortes hausses de prix figurent dans le tableau ci-dessous.
Baisses de prix
Sur cinq Premiers crus, quatre sont entrés dans la liste des plus importantes baisses de prix. À la surprise générale, les vins de 2010 sont sortis sur le marché à un prix plus élevé que les vins de 2009, en raison d’une demande intarissable, du moins en apparence, de la part des acheteurs asiatiques. Les marchands ont ainsi été confrontés, non pas à un prix de sortie, mais à trois tranches de prix de sortie. Ils ont donc dû attendre que toutes les tranches soient épuisées et que le coût moyen puisse être calculé avant de proposer leur prix final. Ainsi, quelques chanceux ont pu obtenir le Lafite Rothschild à 10 000 £ la caisse, mais beaucoup l’ont payé un peu plus cher – à près de 12 000 £.
La spéculation a donc eu bon train tout au long de la chaîne d’approvisionnement jusqu’au consommateur final. Il s’est cependant avéré que la sortie du millésime 2010 allait correspondre à l’atteinte d’un pic pour le marché des vins bordelais. Certains vins ont ainsi vu leur valeur diminuer de moitié avant la fin de la déroute.
Sauternes
Les plus importantes chutes de prix ont toutefois été enregistrées par les Sauternes. Bien que leur qualité n’ait jamais été mise en doute, la tendance malheureuse qui s’est dessinée, à savoir faire sortir ces vins en fonction des allocations des vins rouges plus convoités des mêmes domaines, a conduit les acheteurs à mettre la main sur les Sauternes pour sécuriser leurs allocations de vins rouges, avant de rejeter ensuite purement et simplement les blancs sur le marché secondaire. En conséquence, les prix des cinq Sauternes du Bordeaux 500 ont chuté de plus de 40 % par rapport aux prix initiaux et ne montrent que peu de signes de reprise.
