Il y a neuf ans, Robert Parker dévoilait les noms de 20 Bordeaux dégustés lors de l’évènement Winefuture de Hong Kong. Surnommés « The Magical 20 » (Les 20 magiques), ces vins, tels que décrits par R. Parker, provenaient de « domaines produisant des vins d’une qualité comparable aux Premiers crus, mais pas de Premiers crus proprement dits ». Pour le critique, il s’agissait donc d’acquisitions « sous-évaluées et particulièrement intelligentes ».
À quel point les prédictions de R. Parker étaient-elles justes ? Ceux qui ont investi dans les « Magical 20 » de 2009 dès le jour de leur dégustation par R. Parker en novembre 2011 se retrouvent aujourd’hui avec un rendement de plus de 40 % en moyenne (le rapport détaillé au sujet des Bordeaux 2009, contenant les scores de R. Parker pour les « Magical 20 » et d’autres vins, ayant été publié sur The Wine Advocate en février 2012). En comparaison, les acheteurs des Premiers crus 2009, lancés au plus fort du marché haussier sous influence de la Chine, vont se retrouver avec des pertes de près de 20 %.
Sur les vingt vins dégustés par R. Parker, dix-sept ont vu leur valeur augmenter (de 5 % seulement dans certains cas à parfois plus de 170 %), seuls les Leoville Las Cases, Cos d’Estournel et Trotanoy ayant perdu de la valeur.
Le vin qui a enregistré la meilleure performance est ainsi le Smith Haut Lafitte – un vin à 100 points que R. Parker a décrit comme « massif, extraordinairement riche et onctueusement structuré ». Un autre de ses favoris, le Clos Fourtet, a lui réalisé un bond impressionnant de 156 % en valeur, sans doute grâce à la rehausse de sa note par R. Parker, le vin en bouteille ayant finalement obtenu la note parfaite, alors qu’un an seulement auparavant, Lisa Perrotti-Brown MW lui attribuait « seulement » 95 points.
Le pouvoir de R. Parker sur la tarification des Bordeaux est donc sans aucun doute toujours le même, bon nombre de ses vins de choix continuant de mobiliser l’attention des investisseurs.