La campagne des primeurs Bordeaux 2019 est presque terminée. Nous avons tous remarqué sa nature inhabituelle cette année. Alors que les acteurs du marché naviguent sur les eaux troubles de la crise sanitaire mondiale, la campagne aura tout de même su captiver l’attention à certaines occasions particulières.
Les critiques émises tout au long de son déroulement laissent peu de doute quant au fait que 2019 est un millésime plus que prometteur pour Bordeaux, d’autant que l’on constate que de nombreux châteaux sont restés très sérieux en matière de tarification. Ces deux facteurs ont effectivement donné lieu à des sorties spectaculairement réussies, à commencer par celle du Pontet-Canet le 28 mai dernier.
Pour ouvrir le bal des sorties de la dernière semaine, place était faite au Lascombes 2019, lancé au prix de 577 £ les 12 bouteilles de 75 cL, soit un prix inférieur de 13,4 % au tarif de lancement du millésime 2018 qui était de 666 £ la caisse. Aucune sortie cette semaine n’a affiché les 30 % de réduction que l’on a pu voir au début de la campagne pour certains vins, mais c’est le Rauzan Segla qui s’en est le plus approché. Proposé à 684 £ les 12 bouteilles de 75 cL, ce vin est sorti avec une réduction de 24 % par rapport au prix de lancement du millésime 2018 qui était de 900 £ la caisse. Le prix de lancement du millésime 2019 est donc à peu près le même que celui du millésime 2017 (648 £).
Lundi dernier est également sorti le Smith Haut Lafitte pour 813 £ les 12 bouteilles de 75 cL, soit une baisse de 16,9 % par rapport au prix de lancement du millésime 2018 qui était de 978 £ la caisse. Le Smith Haut Lafitte Blanc est lui sorti avec une réduction de prix de 8,7 % par rapport au millésime 2018. De manière générale, tout au long de la campagne, les réductions de prix du millésime précédent au nouveau ont été moins importantes pour les vins blancs que pour les vins rouges.
Mardi dernier, avant-dernier jour de la campagne, a été marqué par les sorties notables des Canon (Saint-Émilion), Vieux Château Certan et Carmes Haut Brion. Le Le Pin est lui sorti le mercredi, avec 5 % de réduction par rapport au millésime 2018.
Alors que la part de marché de Bordeaux a effectivement dérivé (48,7 %), le marché secondaire du millésime 2019 a continué de se développer. Le millésime 2019 a ainsi représenté 27 % de la valeur totale des échanges hebdomadaires de vins bordelais. Pauillac et Pessac-Leognan, totalisant respectivement 55,7 % et 21,9 % des échanges de Bordeaux 2019, ont été les sous-régions favorites cette semaine.
La part de marché des États-Unis (8,2 %) a plus que doublé par rapport à la semaine précédente, les Screaming Eagle et Caymus ayant été très actifs.
Le Château Mouton Rothschild 2019 est le vin qui s’est le plus vendu en valeur cette semaine. Sorti le 9 juin au prix de 3 588 £ les 12 bouteilles de 75 cL, le vin a déjà vu sa valeur augmenter de 10,4 %.
Le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 2019 a également rejoint le Top 5 des vins les plus vendus de la semaine. Lancé le premier jour de la semaine, soit le 22 juin dernier, au prix de 1 332 £ les 12 bouteilles de 75 cL, ce Pauillac a déjà vu sa valeur augmenter de 18,9 %.
Le deuxième vin le plus vendu en valeur cette semaine était le Screaming Eagle, Cabernet Sauvignon 2017. C’est un vin unique dans le sens où il est sorti uniquement sous forme de magnum (150 cL) en raison des incendies de 2017 dans la région.
La fin de la campagne des primeurs coïncidait avec la English Wine Week (Semaine du vin anglais) qui avait également dû être repoussée par rapport à la date prévue initialement. Le vin mousseux anglais, Gusbourne Blanc de Blancs 2014, s’est d’ailleurs bien vendu tout au long du mois.
Avis des critiques
De nombreux rapports de critiques ont été accueillis au beau milieu de la sortie des vins, une caractéristique propre à la campagne des primeurs de cette année. Lisa Perrotti-Brown de the Wine Advocate a publié une série de critiques flash tout au long de la campagne et son rapport complet intitulé « Le millésime miracle » est lui sorti en fin de semaine dernière. Jane Anson, pour le compte de Decanter, a également publié ses notes et ses commentaires sur plus de 1000 vins pendant la campagne. Roger Voss de Wine Enthusiast a quant à lui estimé que les vins « ont tiré parti des un ou deux mois de maturation en fût supplémentaires par rapport à une saison normale », ajoutant même que « les vins se sont avérés être plutôt bons ».
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