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Pourquoi la valeur d’un vin fin est-elle plus facile à estimer que celle d’une œuvre d’art ou d’une voiture ?

By August 30, 2019Francais

558 000 $ pour une seule bouteille de Romanée-Conti 1945

En matière d’investissement, le vin, l’art et les voitures sont souvent considérés comme des actifs « plaisirs ». Ces actifs tangibles, souvent regroupés dans la même catégorie, servent communément à diversifier un portefeuille d’investissement. Ils sont sûrs, moins liquides et, au pire des cas, ils peuvent toujours être appréciés ou dégustés pour ce qu’ils sont.

Les distinctions notables qu’ils existent entre eux sont néanmoins rarement reconnues. Dans un article publié l’année dernière intitulé « The Best Investments of 2018? Art, Wine and Cars (Meilleurs investissements de 2018 ? Art, vins et voitures), le Wall Street Journal déclarait : « Qui se place au-dessus du marché cette année ? Les investisseurs qui apprécient les bonnes choses de la vie. » Les agences de presse financières rendent parfois compte de la performance de ces investissements alternatifs par le biais des indices qu’elles font paraître, citant généralement en référence les indices de Liv-ex dans le domaine des grands vins et l’indice Mei Moses de Sotheby dans celui de l’art.

Maybach Exelero, une voiture haute performance unique à 8 millions de dollars

En tant qu’alternative s’offrant aux investisseurs, l’achat de vins fins n’est toutefois pas comparable à l’achat d’art ou de voitures d’exception, dans la mesure où il est en effet plus facile de réaliser une estimation précise pour les vins fins. Le prix d’une voiture d’exception, par exemple, est souvent tributaire de l’histoire, du prestige, de l’état, des caractéristiques d’origine, des récompenses et de la popularité de ladite voiture. Ainsi, une voiture pilotée par une célébrité ou ayant une histoire intéressante sera probablement vendue à un prix plus élevé. Les indices, qui rendent compte des performances du marché des voitures d’exception comme le K500, sont souvent basés sur les résultats des ventes aux enchères.

Le Savaltor Mundi de Leonard de Vinci (c. 1500), tableau le plus cher du monde en 2019, valeur : 450 millions de dollars

Dans le domaine de l’art, chaque pièce est unique et toute copie est considérée comme une réplique qui ne peut valoir autant que l’original. Certains défendent que l’art, y compris les sculptures et les tableaux, est éphémère ; caractère qui contribue au plaisir qu’éprouvent les collectionneurs et les acheteurs. Il peut aussi s’écouler plusieurs décennies avant qu’un même original réapparaisse sur le marché et, malgré l’émergence d’indices de performance dans le domaine de l’art, en déterminer la valeur est alors un vrai défi. Les estimations sont la norme communément admise pour y répondre. Elles se basent généralement sur la valeur aux enchères des œuvres de l’artiste considéré, tout en prenant en compte la demande pour cet artiste, les liquidités et l’activité dont bénéficient les marchands d’art concernés, ainsi que d’autres données du marché.

En ce sens, le vin est une catégorie d’investissement très différente. Chaque année, les vignerons produisent quantité de bouteilles d’un même vin. Certains, comme les meilleurs Bordeaux, sont produits en quantités considérables. Pour un même vin, même les plus petits producteurs mettent sur le marché plusieurs centaines de caisses chaque année. En conséquence, un même produit est généralement disponible auprès de plusieurs détaillants du monde entier en même temps et change souvent de mains. Les vieilles bouteilles les plus rares, comme celle de Romanée-Conti 1945 qui a battu en octobre dernier le record de la bouteille la plus chère au monde, forment des exceptions plutôt que la règle. La grande majorité des grands vins — ces bouteilles à collectionner conçues pour vieillir — sont bien plus faciles à valoriser que les bouteilles d’une extrême rareté.

Prenons pour exemple le graphique ci-dessous qui montre l’activité commerciale du Lafite Rothschild 2006 au cours de ces cinq dernières années. Les points rouges représentent les montants des transactions de ce vin sur Liv-ex. La courbe bleue correspond à la valeur marchande, généralement utilisée pour les valorisations. Comme vous pouvez le constater, elle suit les montants des transactions de très près.

Ces facteurs — volumes de production, multiplicité des marchands, disponibilité et autres données — permettent de réaliser dans le domaine des vins fins des estimations bien plus précises que dans les domaines de l’art ou des voitures.

Dans les prochaines semaines, nous allons justement publier un rapport gratuit au sujet de la valorisation des vins fins intitulé Wine Valuation in the 21st century (La valorisation des vins au 21e siècle). À l’occasion de ce rapport, nous parlerons des facteurs qui ont une influence sur les prix des vins, et évoquerons l’importance de la standardisation des données tarifaires pour permettre la valorisation de votre vin ; même s’il présente une condition particulière ou a été produit en très grande quantité. Comment la technologie peut-elle venir en aide aux professionnels et aux collectionneurs ? Exprimez votre intérêt dans le champ ci-dessous pour le découvrir.

 

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