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De la montée en puissance constante des seconds vins

By July 16, 2019Francais

L’écart de prix entre les Premiers crus et leurs Seconds vins continue de se réduire. Il y a 12 ans, il était possible d’acheter en moyenne 5,6 bouteilles de Second vin pour le prix d’une bouteille de Grand vin. Ce ratio est aujourd’hui de 2,8, il a donc été réduit de moitié, preuve de la montée en puissance constante des seconds vins.

La plus importante augmentation de prix sur cette période s’observe avec la performance du Carruades Lafite. Pour le prix d’une bouteille de Lafite Rothschild, il était possible en janvier 2007 d’acheter 6,1 bouteilles de Carruades Lafite. Aujourd’hui cependant, 2,2 bouteilles de Carruades Lafite suffisent désormais à atteindre le prix d’une bouteille de Lafite Rothschild.

Au niveau des marques, le Petit Mouton reste le Second vin le plus cher par rapport au vin principal correspondant : en effet pour le prix du Premier cru, vous pouvez actuellement vous procurer moins de deux bouteilles de Petit Mouton.

Le Petit Mouton figure d’ailleurs aujourd’hui parmi les vins de l’indice Bordeaux 500 à avoir enregistré les plus fortes hausses de prix sur un an. Alors que le Bordeaux 500 a reculé de 1 %, l’indice Petit Mouton — qui reflète les fluctuations tarifaires des 10 derniers millésimes physiques — a lui progressé de 6 %.

En dépit d’une volatilité importante des prix, le Clarence Haut Brion reste le vin au coût le plus faible dans cette catégorie, en plus d’être le moins cher par rapport au Premier cru correspondant. En moyenne, 3,9 bouteilles de Clarence correspondent à 1 bouteille de Haut Brion en termes de prix. Reste à comparer ces chiffres à la valeur de ces vins en juillet 2007, alors que vous auriez pu à l’époque vous procurer 9 bouteilles du  Second vin pour le prix d’une bouteille du vin principal.

L’augmentation de prix incessante des Seconds vins n’est toutefois pas le reflet d’améliorations stylistiques significatives par rapport aux Premiers crus. Comme la qualité des deux catégories de vins, telle que mesurée par les notes de Wine Advocate, s’est améliorée au cours de la dernière décennie avec quelques variations selon le millésime, les ratios des notes des Seconds vins sur celles des Premiers crus restent stables et évoluent effectivement dans une fourchette très restreinte.

Le pouvoir attractif des seconds vins continue de résider dans le fait qu’ils permettent d’« acheter des vins de marques renommées » à des prix inférieurs à ceux des Grands vins. L’excellente performance des Seconds vins résulte en grande partie de l’émergence de la Chine continentale comme acheteuse de vins depuis 2008. Pourtant, 19 membres Liv-ex interrogés sur 20 déclarent préférer acheter une bouteille de Mouton Rothschild plutôt que deux bouteilles de Petit Mouton, suggérant que le ratio 2:1 est peut-être la limite que cette tendance sur 10 ans connaîtra. À moins que les prix des Premiers crus ne commencent à flamber, les performances futures des seconds vins pourraient en effet être sérieusement menacées.


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